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Début de l'Eugénisme de masse

Le Royaume-Uni  

 

       

      Au Royaume-Uni, la société d’éducation eugéniste prend une place importante dans la  politique. Ainsi d'elle-même elle prit l'initiative de déléguer au Parlement des lois sur les pauvres, les maladies vénériennes et le traitement des déficients mentaux. Elle conseilla fortement l’internement en asile pour éviter au jugés “inférieurs” d’avoir des enfants ;  une loi est donc votée en 1913 mais le principe eugéniste n’y est pas clairement expliqué. La Société eugéniste est constituée de certains hommes comme Léonard Darwin, qui appartient à un courant conservateur. La plupart des eugénistes en Grande-Bretagne sont favorables à la stérilisation et à l’internement des déficients mentaux. Ces conservateurs s'opposent ainsi à la contraception, qu’ils pensent “incitant à la débauche”. Ils veulent conserver les rôles sociaux sexuels : la femme est inférieure à l’homme. Elle ne peut donc accéder aux études supérieures et ne doit en aucun cas se détourner de sa fonction première, qui est d'enfanter des génies, ce qui pour eux était « leur devoir naturel le plus glorieux ». La Société eugénique est aussi constituée de « réformateurs sociaux », qui pensent que les questions eugénistes et féminines doivent fonctionner ensemble. Les femmes doivent être indépendantes financièrement afin de choisir un mari conforme aux préoccupations eugénistes. Mais ils pensent également que la disparition des classes sociales serait bénéfique. Parmi les réformistes, on trouve deux membres importants de la société fabienne : Sidney Webb. Mais les militants socialistes tels que George Bernard Shaw font aussi partie de la société eugéniste. Eux pensent  comme Galton : l'éducation est le meilleur moyen d’inculquer les principes eugéniques. Ils reprennent régulièrement les idées de  Karl Pearson (disciple galtonien), qui lui même refuse de prendre part à ces débats publics et n’adhère même jamais à la Société eugénique.

 

Les États-Unis

          La première région du monde à avoir utilisé la législation au service de l’eugénisme fut les États-Unis. Afin de l’utiliser sans que la population ne se rebelle, une propagande a eu lieu. Une revue, l’Eugenics review,  a notamment vu le jour ainsi que des brochures, des congrès mais également des films. Le gouvernement était donc dirigé par deux principes qui étaient : la stérilisation obligatoire des “malades mentaux” et criminels et la restriction de l’immigration pour éviter l’abaissement de l’intelligence du pays.

        Avec le vote de la loi d'immigration de 1924 (extrêmement restrictive de l’immigration interdisant l’entrée à plusieurs ethnies asiatiques et aux  personnes venants de l’Est et du Sud de l’Europe). Les eugénistes - pour la première fois - jouent un rôle important dans un débat au Congrès, en tant que conseillers experts sur la menace que posent les « inférieurs » d'Europe orientale et méridionale. La nouvelle loi inspirée par la croyance eugénique de la supériorité raciale des Américains blancs en tant que membres de la « race nordique » (une forme de suprémacisme blanc), renforce la position des lois existantes qui interdisent les mélanges raciaux. Des eugénistes se trouvent aussi derrière l'adoption des lois contre l'inceste dans la plupart des États et sont utilisées pour justifier de nombreuses lois d'anti-métissage.

       L’eugénisme se développa donc aux cotés du racisme. En 1920, les scientifiques avancent que les personnes noires sont biologiquement  inférieures aux blancs. Un collègue du  psychologue Robert M.Yerkes, William McDougall, avance dans son livre L’esprit de groupe que la race “nègre n’a jamais produit d’individu de haut niveau mental et moral” et en conclut qu’ils sont faibles d’esprit. Puis en 1923, le psychologue Carl Brigham réalise une étude sur l’intelligence de la population américaine. Il publie un ouvrage dans lequel on peut voir l'âge mental moyen des américains blancs qui était de 13,08 ans (juste au dessus de celle de la débilitée légère), maison pouvait aussi y lire que les autres pays d’où provenait les immigrants y figuraient. Ainsi il était écrit que la Russie avait un âge mental moyen de 11,34 ans, les italiens de 11,01 ans, les Polonais étaient des débiles légers avec 10,74 ans mais les Afro-américains eux n'avaient que 10,41 ans d'âge mentale et donc étaient considérés comme des arriérés mentaux.

La France

 

            Comme les deux puissances eugénistes du XXe siècle, la France a connue une propagande en faveur des idéaux eugénistes confondus avec ceux des néo-malthusiens, mais elle est cependant réprimée en 1920. Elle ne tarda pas à reprendre des années plus tard vers 1950 à l'initiative des Franc-Maçons.  Des eugénistes Français ont reçu des prix Nobel :  Charles Richet et Alexi Carrel. Ils faisaient partie des plus grands et plus influents eugénistes négatifs français. dès 1919, Alexi Carrel, était favorable à l'élimination des enfants « tarés », aux stérilisations imposées et aux interdictions de mariage. Charles Richet, a lui en 1935 réclamé le gazage des criminels, délinquants et malades mentaux.

    

  

 

L’autre partie du monde

  

          Dans le reste du monde, malgré la propagande des plus grandes associations eugénistes mondiales, les pays résistèrent au mouvement eugéniste jusqu’à la fin de années 1920. Puis petit à petit, après la guerre et la crise économique de 29, les états intègrent dans leur législation  des lois eugéniques qui reprenent le modèle américain. La Suisse et le Canada en 1928, le Danemark en 1929, l’Allemagne et la Norvège en 1934 puis la Finlande et la Suède et 1935. Cependant, en raison du pouvoir de l’Église, les pays catholiques se mettent par rapport ces pratiques. Les pays démocratiques ont été critiqués dans leurs pratiques scientifiques et politiques mais les stérilisations sont tout de même nombreuses, par exemple 60 000 en Suède. La stérilisation est utilisée sous forme de contraception pour les femmes jugées incapables d'élever des enfants, notamment les faibles d'esprit.

           Cependant l’eugénisme américain est un des grands précurseurs de l’eugénisme nazi et donc une grande source d’inspiration de celui-ci.

 

       L’eugénisme est un des éléments les plus dominants dans les débats politiques britanniques jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Notamment chez Winston Churchill, qui a défendu des points de vue eugénistes. Les écrivains George-Bernard Shaw et Herbert-George Wells ont même l’idée de stériliser les populations « à risque ». Ils pensent également que le gouvernement dépenserait moins en frais médicaux et en frais de prisons. Un journal paraît avec pour titre : Churchill’s plan for race purity (« Le plan de Churchill pour la pureté de la race »), et il dit : « Winston Churchill voulait que plus de cent milles Britanniques “moralement dégénérés” soient stérilisés de force, et les autres incarcérés dans des camps de travail, afin d’arrêter le déclin de la “race britannique” ».

Même si le peuple britannique est en accord avec ces idées, les députés les rejettent.

       Puis des lois sur la stérilisations sont votées dans trente-trois états, même si des opposants critiquaient leur non respect à la Constitution. En 1907, l’État d’Indiana autorise la stérilisation de certains types de criminels et de malades. Il est suivi                                                                                en 1909 par la Californie, le Connecticut et l’État de Washington.                                                                                                      En 1917, quinze États avaient voté des  dispositifs de ce type ; ils                                                                                                               étaient trente-trois en 1950. Les criminels récidivistes,                                                                                                                            les violeurs, divers types de malades — les épileptiques,                                                                                                                          les malades mentaux, les idiots — et parfois les alcooliques et les                                                                                                        toxicomanes étaient visés par ces lois de stérilisation.                                                                                                                     Des stérilisations furent encore pratiquées dans l'État de la                                                                                                                    Virginie jusqu'en 1972. Le projet de loi venant de  H.H. Laughlin                                                                                                                       faisait la liste des personnes qu’il jugeait inaptes : “les débiles mentaux,                                                                                les fous, les criminels (y compris les délinquants), les ivrognes,                                                                          les malades (tuberculeux, syphilitiques...), les aveugles, les sourds,                                                                                                 les difformes, les individus à charge (y compris les orphelins,                                                                                                               les bons à rien)”. Selon la procédure commune à tous les États, le Comité médical de l’asile se chargeait de faire un dossier sur le malade et de l’envoyer au Bureau officiel de l’État, de façon à ce que celui-ci décide ou non de la stérilisation. Si la stérilisation était autorisée, le malade en était informé et avait 20 à 30 jours pour faire appel à la Cour du district, puis à la Cour suprême. Sinon la stérilisation se faisait sous 30 jours. Ces lois furent appliquées en majorité dans les asiles financés par les fonds publics. Elles conduisirent à la stérilisation de 60 000 personnes dont la plupart étaient des jeunes femmes, des pauvres, des minorités ethniques et les femmes handicapées mentales afin de les empêcher de se reproduire et de donner naissance à des « faibles d'esprit ». Cependant, il ne faut pas oublier que ces lois ont été votées grâce à l’acceptation de la population.

       Le gouvernement a organisé l’exposition internationale de Panama-Pacific à San Francisco pendant 10 mois, du 20 février au 4 décembre 1915. Cette exposition a eu un franc succès avec environ 19 millions de visites. Elle était destinée à montrer au public les progrès technologiques et le développement de la science, en particulier dans l’agriculture, la santé, les maladies mais également dans la médecine tropicale et l'amélioration de la race. Les domaines ont été croisés pour qu'il en  ressorte les thèmes principaux de l’exposition, et ainsi démontrer le progrès de la civilisation. Ainsi, ces domaines apparemment contradictoires ont été présentés de manière à ce que cela semble un cours d'action futur probable pour améliorer la société américaine.

          A contrario, afin de produire des enfants doués d’une grande intelligence, Dudley Allen Sargent fit faire à des jeunes filles des exercices pour développer leur bassin. Il pensait que cela augmenterait la chance d’avoir un bébé avec un gros cerveau.

 

           Puis l’eugénisme fut de plus en plus accepté par la communauté universitaire. C’est pourquoi en 1928, environ 376 cours concernant  20 000 étudiants reprenaient des  idées eugéniques. Ces apprentissages continuèrent malgré les quelques oppositions, dont celles de Thomas Hunt Morgan, l'un des rares Mendeliens qui critiquer l'eugénisme.

Parmi les plus fervents partisans de l’eugénisme négatif aux États-Unis, une femme sort du lot : Margaret Sanger. Cette rebelle anarchiste américaine a été formée sur les écrits de Ellen Key (féministe suédoise) et entourée de socialistes révolutionnaires dont Eugène Debs, Emma Goldman (agitatrice féministe) et Francisco Ferrer. Elle était adepte de l’eugénisme qui “restreint les mariages”, “stérilise les personnes jugées inaptes” et “élimine certains individus portant des gènes indésirables dans le but d’améliorer la race humaine”. Sanger côtoya fréquemment en tant qu’amis ou amants plusieurs des personnalités socialistes eugénistes de l’époque, comme Havelock Ellis, disciple de Galton, les léninistes H.G. Wells, George Bernard Shaw, Julius Hammer, les Nationaux-Socialistes (nazis) Ernst Rüdin, Léon Whitney ou encore Harry Laughlin.

En 1921, elle fonda l’American Birth Control League, soit la ligue américaine du contrôle des naissances qui plus tard apparaitra sous le nom de Planned Parenthood ou Planning familial américain. Toute sa vie, Margaret Sanger fut obsédée par le retour à la sélection naturelle, elle désirait exterminer des personnes pauvres qui selon elle étaient nocives : "qui à cause de leur nature animale se reproduisaient comme des lapins et outrepasseraient bientôt les limites de leur taudis ou de leur pays, et contamineraient alors les meilleurs éléments de la société avec des maladies et des gènes inférieurs". Elle eu également des paroles violentes en 1920 au sujet du  nombre d’enfants par famille : "L'acte le plus charitable qu'une famille nombreuse puisse faire pour l'un de ses enfants en bas âge, c'est de le tuer".

         Finalement, le véritable essor de l’eugénisme aux États-Unis se fit dans les années 30, au cours desquelles les stérilisations légalisées se multiplièrent.

Ce site a été créé par des élèves de Première S dans le cadre des TPE. Nous espérons qu'il vous plaira. Bonne navigation !

Louison CHAUVIN

Eliette LEBRUN

Camille LUCOT

Lycée Nodier, Dole, Académie de Besançon

Entre Eugénisme et Transhumanisme

Comment l'Homme cherche-t-il

à améliorer l'humain ?

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