top of page

Conclusion

 

       La question que nous nous posions était la suivante : “Eugénisme, Transhumanisme : comment l’Homme cherche-t-il à améliorer l’humain ?”

       Nous avons visualisé dans un premier temps la façon dont l’Homme tentait depuis l’Antiquité d’améliorer son être biologique à travers une précaution des bonnes naissances, devenue l’eugénisme lorsque Galton décida d’en faire une science et de lui donner un nom. La théorisation eut un impact important sur son application : c’est devenu une pratique consciente, pensée et organisée, c’est-à-dire que l’eugénisme se transforma en idéologie. Nous l’oublions maintenant, mais au début du XXe siècle, l’eugénisme, bien qu’il n’ait pas été appliqué à cette période à grande échelle, était sujet à un consensus un peu partout dans le monde, dans les milieux politiques comme scientifiques.

       Car ce n’est pas Hitler l’initiateur de l’eugénisme, comme beaucoup le croient. Les pratiques nazies découlent du principe de l’eugénisme théorisé par Galton mais le courant ne se limite en aucun cas à ça, il est d’une nature bien plus vaste et complexe. Ce qu’il engendra à travers l’esprit des hommes que sont Hitler, Heydrich, Himmler ou Eichmann, est un crime contre l’Humanité de la violence la plus inouïe que l’on ait jamais rencontrée : une extermination méthodique et industrielle de populations entières. La cause en est une vision profondément raciale de l’humain : il y aurait les bons - les aryens -, les acceptables - les latinos et européens normaux -, et puis ceux qui n’étaient en réalité que des cloportes déguisés, des parasites non humains - les Juifs, les Tziganes et les homosexuels. Et alors, pour assurer le salut du pays, il faut les faire fuir ; pour assurer le salut de l’Humanité, il faut les éradiquer. La vision des Nazis d’une Humanité améliorée est viscéralement raciste. Elle est peut-être la plus raciste de toutes car elle refuse à tous les individus d’une population jusqu’au droit d’être considérés comme humains. Cela se concrétise par la solution finale, par une politique de stérilisations forcées et par les Lebensborn, ces “fermes à beaux bébés”. D’autres pays pratiquent aussi un eugénisme, comme par exemple la Suède et les Etats-Unis dans une moindre mesure : ce type d’Eugénisme où le gouvernement “planifie” l’amélioration de sa population, on l’appelle eugénisme d’Etat ou eugénisme de masse et après la seconde guerre mondiale il porte le tatouage de la honte à jamais…

       Au commencement du XXIe siècle, l’eugénisme refait surface sous une autre forme. Elle est libéraliste et le revendique, s’opposant ainsi à la forme étatique et coercitive du XXe siècle. C’est un mouvement compliqué car on apprend à le connaître alors qu’il évolue sous nos yeux, émerveillés, parfois inquiets, sceptiques ou horrifiés. Il se compose de ce que l’on appelle le nouvel eugénisme, s’appuyant sur la science de la procréation “artificielle” qui permet le choix des meilleurs gamètes ou des meilleurs embryons d’une part (eugénisme positif) et l’esquive de toute forme de handicap ou de maladie évitable d’autre part (eugénisme négatif). Cet eugénisme moderne entraperçoit de nouvelles perspectives avec les outils d’édition du génome découverts récemment. Il s’inscrit dans un projet plus large d’augmentation - enhancement -, que l’on nomme transhumanisme : c’est la quête par tous les moyens scientifiques possibles (à la fois Nanotechnologies, Biotechnologies, Informatique et sciences Cognitives forment le tremplin du mouvement) du triomphe de parfaire notre être biologique : espoir d’un futur pour certains, cauchemar pour d’autres.

 

       Cette quête de l’amélioration, l’Homme la mènera-t-il à bien ? Ou bien n’est-il en réalité pas en capacité de la mener à bien tant qu’il ne voit pas ses réelles qualités, celles qui font de lui un Homme ? C’est ce que pense Olivier Rey : l’eugénisme comme le transhumanisme ne sont que “ l’émanation d’esprits obsédés par la compétition” et la conséquence d’une frustration à l’égard de la technique qui n’apporte pas les résultats existentiels que l’Homme attend. Alors, dans un nouvel effort, il tente de les retourner contre lui, sûr que le chemin à parcourir n’est plus bien long, que la solution est là. Mais Olivier Rey, lui ne croit pas en l’Homme augmenté par des implants, il pense une autre perfectibilité humaine, celle d’un homme augmenté par ses liens aux autres.

       Il n’est pas le seul : nous avons parlé du transhumanisme en courant moderne proposant une vision de l’avenir mais d’autres que la sienne sont avancées. Des villages et des communautés tentent de se projeter dans un mode de vie opposé à la tendance actuelle, consommer moins, construire des choses localement, fondées sur le partage, en respectant la nature. Alors, quelle Humanité voulons-nous pour demain ?

​

​

​

       Pour finir, nous voudrions remercier notre professeur référent, qui nous a doné un petit coup de pouce au démarrage et de bons conseils par la suite, mais aussi et surtout nos parents, qui ont pris le temps de nous relire et de naviguer sur notre site non achevé pour pouvoir nous donner leur avis. Enfin, merci à vous d'avoir lu le résultat de six mois de travail, que nous espérons à la hauteur de vos attentes !

Ce site a été créé par des élèves de Première S dans le cadre des TPE. Nous espérons qu'il vous plaira. Bonne navigation !

Louison CHAUVIN

Eliette LEBRUN

Camille LUCOT

Lycée Nodier, Dole, Académie de Besançon

Entre Eugénisme et Transhumanisme

​

Comment l'Homme cherche-t-il

à améliorer l'humain ?

Merci ! Message envoyé.

bottom of page